05.07.2011
ONU: il faut investir d'urgence dans les technologies vertes
Environnement | L'humanité doit mettre en route une révolution technologique, et de manière urgente: c'est le seul moyen pour éviter une catastrophe mondiale, selon un rapport de l'ONU.
Une révolution technologique est nécessaire d’urgence pour éviter une catastrophe mondiale. Dans son étude sur la situation économique et sociale dans le monde, publiée mardi à Genève, l’ONU appelle à des investissements massifs dans les technologies vertes.
«Au cours des 30 à 40 prochaines années, l’humanité doit procéder à un changement technologique fondamental des processus de production, comparable à la première révolution industrielle», affirme le rapport du Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA).
1900 milliards par an
L’ONU estime qu’il faudra investir 1900 milliards de dollars par an dans les technologies vertes ces 40 prochaines années, dont 1100 milliards d’investissements requis dans les pays en développement.
Cette révolution technologique doit intervenir aussi vite que possible, en raison des pressions croissantes qui s’exercent sur l’environnement.
La capacité de l’environnement mondial de faire face à la croissance des activités humaines a atteint ses limites, prévient le rapport, rédigé en préparation de la conférence Rio+20 organisée en juin 2012 au Brésil.
«Une transition énergétique complète, étendue au monde entier, s’impose d’urgence pour éviter une catastrophe planétaire de première grandeur», a déclaré Sha Zukang, secrétaire général adjoint de l’ONU.
«Impossible de faire comme si de rien n’était», a affirmé Rob Vos, principal auteur du rapport. «Même si nous arrêtions maintenant les moteurs de la croissance, l’épuisement des ressources et la pollution de notre environnement naturel se poursuivraient à cause des méthodes de production et des habitudes de consommation actuelles», a-t-il averti.
Changements radicaux
L’ONU demande d’élargir l’application des technologies vertes et d’en créer de nouvelles. Actuellement, 90% de l’énergie sont produits par l’exploitation des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz), lesquels sont à l’origine d’environ 60% des émissions de CO2.
«Réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre exige des changements radicaux dans les modes de consommation, les systèmes de transport, l’infrastructure des habitations, les réseaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement», affirme le rapport.
Pour accélérer la transformation technologique, l’ONU recommande notamment d’améliorer le rendement énergétique sans augmenter la consommation, lorsque celle-ci est déjà élevée, et de soutenir un large portefeuille de projets de développement technologique.
Pour nourrir une population toujours plus nombreuse, la production vivrière mondiale doit augmenter de 70 à 100% d’ici 2050. Pour relever ce défi, il faut une «révolution agricole véritablement verte», avec des méthodes de culture comportant un moindre gaspillage des ressources en eau et une moindre utilisation de produits chimiques et pesticides à l’origine de la dégradation des sols.
Des transferts internationaux de ressources doivent avoir lieu. L’ONU salue à cet égard l’engagement pris à la conférence de Copenhague sur le climat fin 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en transferts à destination des pays en développement. Il faut accélérer la mise en oeuvre de cet engagement, préconise l’ONU.
http://www.tdg.ch/actu/monde/onu-invest ... 2011-07-05