Propos de Jean Pierre Petit, directeur de recherche au CNRS :
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27 août 2007
J'ai reçu cet été, pendant une heure d'horloge, les confidences d'un ingénieur qui était intervenu sur le site de Techernobyl.
Selon cet ingénieur, l'explosion avait entraîné la fusion du coeur du réacteur. Des barres de combustible avaient fusionné, en montant à très haute température. Il s'était formé une boule d'une dizaine de centimètres de diamètre, qui avait commencé par traverser le fond de la cuve du réacteur, en acier, puis le soubassement en béton de celui-ci.
- Le syndrome chinois ?
- Oui....
Il y aurait eu, selon ses dires, début de syndrome chinois. Que veut dire ce mot, inventé par des journalistes ? Cela signifie simplement que quand une telle catastrophe se produit, la fusion des barres de combustible crée un véritable creuset, qui monte à des dizaines de milliers de degrés. Il fond alors tout ce qui se trouve sur son passage et descend... descend. Le mot syndrome chinois évoque le fait que l'objet pourrait traverser la Terre et réemerger aux antipodes. Ca n'est qu'une image destinée à frapper les imaginations. Mais sous le site de Tchernobyl il y a nécessairement une nappe phréatique, de l'eau, à une certain profondeur. Si la boule enfusion arrivait jusque là, une immense région d'Ukraine aurait vu toutes ses eaux contaminées pour des milliers d'années.
- Les Russes voulaient savoir ?
- Oui, ils voulaient avoir des valeurs de radioactivité. C'est pour cela qu'on avait amené notre robot. Pour qu'il aille au bord du cratère, avec une perche tendue, porteuse d'une sonde.
- Et qu'est-ce que ça a donné ?
- Ca a été très simple. Il y a une dose de radiations qui, si un être humain chope cela en un an, entraîne sa mort. La sonde a mesuré une émission de cette quantité de radioactivité... en une seule seconde.
- Un flux trente millions de fois plus fort, donc. C'était cela ?
- Non. On ne connaîtra jamais la valeur exacte. Notre robot n'était pas conçu pour effectuer de telles mesures. Le détecteur est simplement arrivé en buté. C'était seulement " au moins ça ".
- Et qu'est devenu le robot ?
- Il est resté sur place, K.O. Arrivé au bord du cratère il a fonctionné pendant une seconde, puis s'est arrêté.
- Qu'on fait les Russes ?
- A un moment ils ont très sérieusement envisagé de lâcher une bombe à hydrogène sur le réacteur.
- Ca aurait aggravé la situation.
- Pas du tout. La bombe H, explosant à basse altitude, aurait tout volatilisé et la puissante ascendance créée aurait emporté ces débris dans la haute atmosphère.
- Mais ... tout le monde aurait pris cela sur la tête !
- Exact. Mais au moins on sortait de terre cette fichue boule représentant ce coeur du réacteur en fusion. En dispersant tous ces débris on aurait évité le plus grave : la pollution irrémédiable de toute la nappe phréatique ukrainienne.
- Ils n'ont finalement pas envoyé de bombe H.
- Non. Ils ont envoyé mille huit cent mineurs, pour creuser une immense galerie sous le réacteur.
- Ah bon.
- Ces gars-là, on n'en a jamais plus entendu parler. Ils sont tous morts, très rapidement. Mais ça a permis de couler une énorme quantité de béton sous le réacteur.
- Pour stopper l'enfoncement du coeur en fusion ?
- Oui.
- Et ça a marché ?
- Il semble.
- A quelle profondeur le coeur s'est-il arrêté ?
- Personne n'en sait rien.
- Il est toujours actif ?
- Bien sûr. Il continue à dégager calories et radioactivité.
- On a une idée de sa température actuelle ?
- Non. En parallèle les Russes ont installé en surface ce qu'on a appelé le " sarcophage " de béton.
- Ils ont tout recouvert.
- Oui, mais c'était plus pour détourner l'attention vis à vis de ce qui se passait en dessous, du creusement de la galerie.
- C'est effarant.
- On m'a demandé de fermer ma gueule à propos de tout cela, sinon je pourrais avoir de gros ennuis. Alors, je l'ai fermée.
J.P.P.
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Les véritables dimensions de la catastrophe de Tchernobyl
Lettre du Professeur Nesterenko Janvier 2005
Mon opinion est que nous avons frisé à Tchernobyl une explosion nucléaire. Si elle avait eu lieu, l’Europe serait devenue inhabitable.
Une idée dangereusement fausse fait son chemin en Occident : du moment que les réacteurs de la centrale de Tchernobyl sont arrêtés, il paraît qu’il n’y a plus de risque d’explosion atomique. Or tant que le combustible nucléaire se trouve à l’intérieur du réacteur en ruines, il présente un danger non seulement pour l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie mais pour les populations de l’Europe entière.
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Après moi le Déluge
La longévité du sarcophage qui emprisonne les reste du réacteur ne sera jamais à la hauteur de ce qu'on attend de lui :
protéger les alentours d'une radioactivité qui restera active pendant 100.000 ans, au delà de toute histoire humaine.
Les constructions en béton ne sont fiables qu'à hauteur de quelques décennies.
L'oxygène atmosphérique attaque les structures interne et les oxyde de manière irrémédiable.
Le béton lui-même n'est pas chimiquement stable.
Il faut une construction plus durable que les Grandes Pyramides. Gorbatchev a lancé un avertissement et donné ses conclusions :
il faut trouver d'autres solutions que le nucléaire. Tout cela peut se reproduire demain, partout.
Il suffit que les centrales cessent d'être convenablement entretenues, deviennent vétustes.
Seuls de complets imbéciles inconscients peuvent prôner les vertus du nucléaire ( pas d'effet de serre ! )
Un caméraman russe, Vladimir Shevchenko, a filmé les premiers jours de la catastrophe de Tchernobyl. On lui donna accès à tout et il se rendit sur les lieux muni d'un simple masque de chirurgien, à titre de protection. Il fut irradié au dernier degré et mourut quelques semaines plus tard d'un cancer généralisé. Tous les hommes qu'on peut voir sur son film sont très probablement tous décédés, en particulier ceux qui travaillaient sur les lieux les plus chauds. La dose de radiation enregistrée était un million de fois supérieure à la normale, mais on la considéra comme "acceptable". Il est vrai que les Russes, confrontés au risque du " syndrôme chinois " n'avaient guère le choix. Comme les robots tombaient en panne, avec des électroniques fusillées par les radiations, ils utilisèrent des hommes " qui tombaient eux aussi en panne, mais " plus tard ".
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1/ France, pays le plus nucléairisé du monde
Avec ses 58 réacteurs et 1100 sites renfermant des déchets nucléaires, la France détient le record du pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d'habitants.
http://www.jp-petit.org/Presse/tchernobyl_mon_amour.htm
http://www.jp-petit.org/Presse/tchernob ... htm#9_2_08
http://nucleaire-nonmerci.net/francenucleaire.html