Re: Alliance Galactique
Posté : 03 mai 2010, 12:29
18 mars 2010
La bataille pour une information libre se joue de plus en plus sur le Net. La tendance générale qui se dessine est celle d’un renforcement du contrôle par un nombre grandissant de pays,mais aussi d’un accroissement des capacités de mobilisation de net-citoyens toujours plus inventifs et solidaires.
Dans les pays autoritaires, où les médias traditionnels sont sous la coupe du régime, Internet offre un espace unique de discussion et d’échanges d’informations,mais aussi de moteur de la contestation et de la mobilisation. Internet représente le creuset dans lequel des sociétés civiles étouffées naissent et se développent.
Les net-citoyens font les frais de cette répression accrue. Pour la première fois depuis la création d’Internet, près de 120 blogueurs, internautes et cyberdissidents sont derrière les barreaux pour s’être exprimés librement en ligne. Les plus grandes prison du monde pour les net-citoyens sont la Chine, largement en tête avec 72 détenus, suivie du Viêt-nam et de l’Iran, qui ont lancé ces derniers mois des vagues brutales d’arrestation.
De plus en plus d’Etats envisagent ou se dotent de législations répressives et commencent à les appliquer. C’est le cas de la Jordanie, du Kazakhstan et de l’Irak. Les démocraties occidentales n’échappent pas à cette logique de régulation du Net. Au nom de la lutte contre la pédopornographie ou contre le vol de la propriété intellectuelle, des lois et décrets ont été adoptés ou sont en cours d’examen en Australie, en France, en Italie, en Grande-Bretagne notamment. Au niveau international, l’accord ACTA, destiné à lutter contre la contrefaçon, est négocié de manière confidentielle, sans consultation des ONG et de la société civile. Il pourrait instaurer des mesures potentiellement liberticides tel l’instauration d’un système de filtrage non soumis à une décision de justice.
Les pays scandinaves empruntent un chemin différent. En Finlande, le décret n°732/2009 fait de l’accès à Internet un droit fondamental pour tous les citoyens. En vertu de ce texte, chaque foyer devra bénéficier d’une connexion d’au moins 1 mégabit par seconde au 31 juillet 2010. D’ici 2015, elle devra être d’au moins 100 mégabit par seconde. De son côté, le Parlement islandais examine à l’heure actuelle une proposition de loi ambitieuse, "Icelandic Modern Media Initiative" (IMMI), destinée à protéger les libertés sur Internet, en garantissant la transparence et l’indépendance de l’information. Si elle est adoptée, l’Islande deviendrait un paradis cybernétique pour les blogueurs et les citoyens journalistes.
Les Ennemis d’Internet 2010
La liste des ennemis d’Internet établie par Reporters sans frontières réunit, cette année encore, les pires violateurs de la liberté d’expression sur le Net : l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Viêt-nam.
Parmi ces pays, certains décident d’empêcher à tout prix leurs citoyens d’avoir accès à Internet : la Birmanie, la Coree du Nord, Cuba et le Turkmenistan. Autant de pays où les obstacles techniques et financiers sont conjugués avec un contrôle d’Etat et l’existence d’un intranet très limité. Coupure d’Internet ou ralentissement majeur sont monnaie courante en périodes de troubles. L’Arabie saoudite et l’Ouzbékistan optent pour un filtrage massif et incitent leurs internautes à l’autocensure. La Chine, l’Egypte, la Tunisie et le Viet-nâm misent sur une stratégie de développement des infrastructures à des fins économiques mais contrôlent de près le contenu politique et social (les systèmes de filtrage chinois et tunisiens sont de plus en plus sophistiqués) et montrent une profonde intolérance vis-à-vis des voix critiques. La grave crise interne qui traverse l’Iran depuis des mois a pris dans ses filets les net-citoyens et les nouveaux médias, devenus, à leur tour, des ennemis du régime.
Parmi les pays “sous surveillance”, plusieurs démocraties. L’Australie, en raison de l’implantation prochaine d’un système poussé de filtrage du Net et la Corée du Sud où des lois trop sévères encadrent les internautes, en remettant en cause leur anonymat et en incitant à l’autocensure.
La Turquie et la Russie font leur entrée dans cette liste des “pays sous surveillance”. En Russie, suite au contrôle exercé par le Kremlin sur la majorité des médias, Internet est devenu l’espace d’échange d’informations le plus libre. Mais son indépendance est menacée par des arrestations et poursuites de blogueurs, ainsi que des blocages de sites “extrémistes” qui ne le sont pas toujours. La propagande du régime est de plus en plus présente sur la Toile. Il existe un vrai risque qu’Internet ne se transforme en outil de contrôle politique.
En Turquie, les sujet tabous tournent principalement autour d’Atatürk, de l’armée, de la question des minorités (kurde et arménienne notamment) et de la dignité de la Nation. A ce titre, plusieurs milliers de sites sont bloqués, dont YouTube, suscitant des protestations. Les blogueurs et internautes qui s’expriment librement sur ces sujets s’exposent à des représailles, notamment judiciaires.
D’autres pays, dont les Emirats arabes unis, le Bélarus et la Thaïlande, restent dans la liste des “pays sous surveillance”, mais devront réaliser des progrès pour ne pas basculer dans celle des “Ennemis d’Internet”. La Thaïlande, en raison des abus liés au crime de lèse-majesté, les Emirats à cause du renforcement du filtrage. Et le président bélarusse vient de signer un décret liberticide qui régule le Net, et qui entrera en vigueur à l’été, quelques mois avant les élections.
http://fr.rsf.org/web-2-0-versus-contro ... 2010,36696
La bataille pour une information libre se joue de plus en plus sur le Net. La tendance générale qui se dessine est celle d’un renforcement du contrôle par un nombre grandissant de pays,mais aussi d’un accroissement des capacités de mobilisation de net-citoyens toujours plus inventifs et solidaires.
Dans les pays autoritaires, où les médias traditionnels sont sous la coupe du régime, Internet offre un espace unique de discussion et d’échanges d’informations,mais aussi de moteur de la contestation et de la mobilisation. Internet représente le creuset dans lequel des sociétés civiles étouffées naissent et se développent.
Les net-citoyens font les frais de cette répression accrue. Pour la première fois depuis la création d’Internet, près de 120 blogueurs, internautes et cyberdissidents sont derrière les barreaux pour s’être exprimés librement en ligne. Les plus grandes prison du monde pour les net-citoyens sont la Chine, largement en tête avec 72 détenus, suivie du Viêt-nam et de l’Iran, qui ont lancé ces derniers mois des vagues brutales d’arrestation.
De plus en plus d’Etats envisagent ou se dotent de législations répressives et commencent à les appliquer. C’est le cas de la Jordanie, du Kazakhstan et de l’Irak. Les démocraties occidentales n’échappent pas à cette logique de régulation du Net. Au nom de la lutte contre la pédopornographie ou contre le vol de la propriété intellectuelle, des lois et décrets ont été adoptés ou sont en cours d’examen en Australie, en France, en Italie, en Grande-Bretagne notamment. Au niveau international, l’accord ACTA, destiné à lutter contre la contrefaçon, est négocié de manière confidentielle, sans consultation des ONG et de la société civile. Il pourrait instaurer des mesures potentiellement liberticides tel l’instauration d’un système de filtrage non soumis à une décision de justice.
Les pays scandinaves empruntent un chemin différent. En Finlande, le décret n°732/2009 fait de l’accès à Internet un droit fondamental pour tous les citoyens. En vertu de ce texte, chaque foyer devra bénéficier d’une connexion d’au moins 1 mégabit par seconde au 31 juillet 2010. D’ici 2015, elle devra être d’au moins 100 mégabit par seconde. De son côté, le Parlement islandais examine à l’heure actuelle une proposition de loi ambitieuse, "Icelandic Modern Media Initiative" (IMMI), destinée à protéger les libertés sur Internet, en garantissant la transparence et l’indépendance de l’information. Si elle est adoptée, l’Islande deviendrait un paradis cybernétique pour les blogueurs et les citoyens journalistes.
Les Ennemis d’Internet 2010
La liste des ennemis d’Internet établie par Reporters sans frontières réunit, cette année encore, les pires violateurs de la liberté d’expression sur le Net : l’Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Egypte, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Viêt-nam.
Parmi ces pays, certains décident d’empêcher à tout prix leurs citoyens d’avoir accès à Internet : la Birmanie, la Coree du Nord, Cuba et le Turkmenistan. Autant de pays où les obstacles techniques et financiers sont conjugués avec un contrôle d’Etat et l’existence d’un intranet très limité. Coupure d’Internet ou ralentissement majeur sont monnaie courante en périodes de troubles. L’Arabie saoudite et l’Ouzbékistan optent pour un filtrage massif et incitent leurs internautes à l’autocensure. La Chine, l’Egypte, la Tunisie et le Viet-nâm misent sur une stratégie de développement des infrastructures à des fins économiques mais contrôlent de près le contenu politique et social (les systèmes de filtrage chinois et tunisiens sont de plus en plus sophistiqués) et montrent une profonde intolérance vis-à-vis des voix critiques. La grave crise interne qui traverse l’Iran depuis des mois a pris dans ses filets les net-citoyens et les nouveaux médias, devenus, à leur tour, des ennemis du régime.
Parmi les pays “sous surveillance”, plusieurs démocraties. L’Australie, en raison de l’implantation prochaine d’un système poussé de filtrage du Net et la Corée du Sud où des lois trop sévères encadrent les internautes, en remettant en cause leur anonymat et en incitant à l’autocensure.
La Turquie et la Russie font leur entrée dans cette liste des “pays sous surveillance”. En Russie, suite au contrôle exercé par le Kremlin sur la majorité des médias, Internet est devenu l’espace d’échange d’informations le plus libre. Mais son indépendance est menacée par des arrestations et poursuites de blogueurs, ainsi que des blocages de sites “extrémistes” qui ne le sont pas toujours. La propagande du régime est de plus en plus présente sur la Toile. Il existe un vrai risque qu’Internet ne se transforme en outil de contrôle politique.
En Turquie, les sujet tabous tournent principalement autour d’Atatürk, de l’armée, de la question des minorités (kurde et arménienne notamment) et de la dignité de la Nation. A ce titre, plusieurs milliers de sites sont bloqués, dont YouTube, suscitant des protestations. Les blogueurs et internautes qui s’expriment librement sur ces sujets s’exposent à des représailles, notamment judiciaires.
D’autres pays, dont les Emirats arabes unis, le Bélarus et la Thaïlande, restent dans la liste des “pays sous surveillance”, mais devront réaliser des progrès pour ne pas basculer dans celle des “Ennemis d’Internet”. La Thaïlande, en raison des abus liés au crime de lèse-majesté, les Emirats à cause du renforcement du filtrage. Et le président bélarusse vient de signer un décret liberticide qui régule le Net, et qui entrera en vigueur à l’été, quelques mois avant les élections.
http://fr.rsf.org/web-2-0-versus-contro ... 2010,36696