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Bonjour amies et amis, bon dimanche
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18/06/2007
Bioéthanol: réservoirs pleins et assiettes vides
En 2006, 842 millions de personnes dont 170 millions d’enfants, ont souffert de sous-alimentation dans le monde, 2 millions de plus que l’année précédente. Toutes les 5 secondes un enfant de moins de cinq ans meurt. Quelque 100000 personnes meurent chaque jour de sous-alimentation, ce qui fait plus de 35 millions par année. A l’avenir, une augmentation de ce nombre est prévisible, par exemple en Inde, en Indonésie, au Nigeria, au Pakistan et au Soudan1. La sous-alimentation est responsable de plus de morts que le sida, le paludisme et la tuberculose réunis, a déclaré le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), James Morris lors de la Journée mondiale de l’alimentation à Genève. C’est pourquoi, dans les débats concernant la crise mondiale de l’énergie, le problème de la faim doit être traité en priorité. Et surtout lorsque la solution préconisée est l’utilisation excessive de produits alimentaires pour les carburants.
Au gaspillage démesuré s’ajoutent la soif du gain et l’accaparement des matières premières motivé par l’égoïsme des riches.
Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, part du principe que la faim dans le monde est voulue et qu’elle pourrait être surmontée très vite grâce à des efforts politiques adéquats (uniquement avec les méthodes agricoles actuelles, il serait possible de nourrir non seulement les 8 milliards d’hommes que compte la planète mais 20 milliards). Dans son livre «l’Empire de la honte», il donne les raisons suivantes de l’échec d’une politique alimentaire efficace: mauvaises habitudes alimentaires dans le monde (un quart de la récolte mondiale de céréales est consacrée à nourrir les troupeaux de bœufs des pays riches), guerres et systèmes corrompus dans les pays où règne la famine, changement climatique (le nombre des réfugiés climatiques se monte actuellement à 250 millions et pourrait atteindre le milliard dans les dix prochaines années). Il critique sévèrement la perversité du marché qui soumet les produits alimentaires comme n’importe quelle autre marchandise à la loi de l’offre et de la demande. Ce n’est pas seulement le pouvoir d’achat qui permet l’accès aux produits. Les spéculateurs de la Bourse de Chicago ont découvert que les aliments de base comme le soja, le maïs et le millet étaient une source de profit. Plus les profits des spéculateurs augmentent, plus la faim augmente!
Malgré cette situation intenable de la politique alimentaire, les pays industrialisés occidentaux veulent, sous la pression de l’augmentation du prix du pétrole et du changement climatique, développer considérablement la culture de plantes pour la production d’éthanol et de diesel. Ainsi, aux USA, dans l’UE, au Brésil et en Asie, des milliards ont déjà été investis dans la culture du maïs, du soja, du colza, de la canne à sucre, de l’huile de palme ou du blé.
Les chiffres du ministère de l’Agriculture des Etats-Unis sont éloquents: Il y a six ans, il y avait aux USA environ 50 producteurs d’éthanol et la production annuelle était de moins de 8 milliards de litres. Maintenant, 100 sociétés produisent plus de 18 milliards de litres. En ce moment, 70 usines d’une capacité de 8 milliards de litres sont en construction. Déjà 20% de la récolte de maïs aux USA sont destinés à la production d’éthanol. En 2000, le taux n’était «que» de 6%
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