Le 18 mai 2009
La demande américaine à Tel-Aviv de signer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) a eu un effet de choc sur Israël qui se voit pour la première fois dénoncé par son allié. Reste à savoir jusqu’où ira Washington dans sa prise de position.
Un changement remarquable dans les relations américano-israéliennes est pointé du doigt. Faudra-t-il y croire ? Les Etats-Unis pourront-ils obliger Israël à signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires ? Rien n’est encore clair, mais ce qui est sûr c’est que les Israéliens ont été choqués par la réaction américaine. Enfin le nucléaire israélien est devenu sujet de débat auprès des alliés américains.
Le nucléaire israélien ne représente-t-il plus un tabou pour l’Administration américaine ? Autrefois, il n’était pas question de s’en approcher. Les capacités nucléaires israéliennes étaient quelque chose que l’on n’évoquait pas à Washington, pour ne pas donner des arguments à ceux qui en Iran et dans le monde arabe exigent que la question nucléaire soit abordée sur un pied d’égalité absolue dans la région.
Et il suffit de voir les réactions israéliennes pour s’en rendre compte. Le quotidien israélien Yediot Aharonot a publié que les Etats-Unis « ont largué une bombe. Pour la première fois, un responsable officiel américain a fait explicitement référence à la capacité nucléaire d’Israël ». Mais sans la moindre hésitation, Israël a rejeté l’appel lancé par une responsable américaine à adhérer au Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) [1], jugeant cet accord « inefficace ».
C’est d’ailleurs suite à la déclaration qu’a lancée la semaine dernière la déléguée de l’Administration Obama, Rose Gottemoeller, à une session préparatoire pour la conférence mondiale sur le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), qui se tiendra en mai 2010 à New York, que les réactions ont commencé à se succéder.
[1] Le TNP
Le club des puissances nucléaires officielles (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine) a voulu éviter que d’autres pays accèdent à ces technologies. Le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) a ainsi été signé à Londres, Moscou et Washington en 1968.
Il vise à interdire l’exportation des armes et techniques nucléaires vers les pays qui n’en sont pas dotés, à favoriser le désarmement de ceux qui en possèdent et à favoriser la diffusion du nucléaire civil mais reconnaît avant tout le statut de puissance nucléaire aux cinq Etats qui ont fait exploser une arme nucléaire avant 1967.
Il est entré en vigueur en 1970 et pour une durée de 25 ans.
Le TNP n’a cependant pas empêché un second club, officieux, de se former progressivement. A l’exception de l’Inde, du Pakistan et d’Israël, 188 pays ont signé ce traité.
En 1997, un protocole additionnel au TNP a été établi. Cet outil de contrôle nucléaire, qui permet à l’AIEA de visiter tous les lieux auxquels elle n’avait pas accès, a été signé par 67 Etats uniquement.
La révision du TNP doit avoir lieu en avril-mai de cette année. Sa crédibilité risque d’être sapée d’autant plus que l’article VI sur l’élimination totale des armes nucléaires a depuis toujours été ignoré.
http://www.mondialisation.ca/index.php? ... &aid=13652