30/05/2010
La flottille d'aide internationale en route pour Gaza
La confrontation semble désormais inévitable. La flottille internationale acheminant des centaines de militants pro-palestiniens et de l'aide pour Gaza a finalement appareillé dimanche pour le territoire palestinien. Mouillant au large de Chypre depuis plusieurs jours, les bateaux affrétés par l'organisation Free Gaza avaient plusieurs fois reporté leur départ.
Décidée à briser le blocus du territoire palestinien imposé par Israël, la flottille devrait trouver sur sa route avec les bateaux de guerre de la marine israélienne, bien déterminée à l'intercepter. Un face-à-face qui s'annonce très tendu.
Avec à leur bord 700 militants et sympathisants de la cause palestinienne, dont des députés européens, les six bateaux sont partis vers 15 heures pour leur destination finale, selon Houwayda Arraf, la présidente de Free Gaza, actuellement à bord de l'un des navires, le Challenger 1. «Israël bloque une zone à environ 20 milles nautiques (environ 37 km. NDLR) de la côte de Gaza et nous comptons atteindre cette zone (lundi) en fin de matinée ou en début d'après-midi», a-t-elle ajouté.
Israël empêchera, «de force si nécessaire», la flottille d'approcher
La traversée se déroulera «en deux étapes: ils s'arrêteront d'abord dans les eaux internationales à 30 milles nautiques des eaux territoriales (de Gaza), puis, demain à l'aube, ils se dirigeront vers les côtes de Gaza», a expliqué depuis l'enclave palestinienne le président du Comité pour la levée du blocus, le député palestinien indépendant Jamal al-Khoudari. Il a exhorté la communauté internationale à protéger la flottille contre les menaces d'interception israéliennes.
Un responsable israélien a réaffirmé samedi que la marine israélienne empêcherait, de force si nécessaire, la flottille de s'approcher des côtes de la bande de Gaza. Pour Israël, il s'agit d'une action politique et non pas humanitaire. Preuve en est la présence à bord des embarcations de militants soutenant le Hamas depuis des années. Le territoire est soumis par Israël à un blocus strict - excluant, selon l'Etat hébreu, les produits de première nécessité - depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007.
S'il a unilatéralement évacué la bande de Gaza en 2005, Israël en contrôle néanmoins les frontières terrestres, aériennes et maritimes, à l'exclusion de Rafah, dans le sud du territoire, limitrophe de l'Egypte. Pour les Israéliens, ce blocus est nécessaire pour empêcher le Hamas de reconstituer son infrastructure militaire à Gaza, mais aussi pour le contraindre à libérer le soldat israélien Gilad Shalit, capturé en 2006.
Arrêter les militants et les renvoyer dans leurs pays
Vendredi, Catherine Ashton, a renouvelé l'appel de l'Union européenne à une levée «immédiate» du blocus. «Nous souhaitons réitérer l’appel de l’UE pour une ouverture immédiate, prolongée et inconditionnelle des points de passage pour permettre la circulation d’aide humanitaire, de biens commerciaux et de personnes vers et en provenance de Gaza», a écrit la chef de la diplomatie de l’Union européenne.
Si les bateaux refusent de rebrousser chemin, Israël prévoit de les arraisonner pour les diriger vers le port israélien d'Ashdod, dans le sud du pays, avant d'interpeller les militants et de les renvoyer dans leur pays, comme il l'a déjà fait par le passé lors d'opérations similaires. Cette menace d'intervention n'ont pas stoppé les préparatifs qui se poursuivaient à Gaza pour accueillir la «flottille de la liberté».
10 000 tonnes de matériel
Cinq débarquements similaires ont réussi et trois ont échoué depuis la première opération de ce type en août 2008, selon Free Gaza qui n'en avait jamais organisé jusqu'à présent d'une telle ampleur. L'aide de 10 000 tonnes consiste notamment en 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants électriques ainsi que de l'équipement médical, selon les organisateurs.
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